mardi 29 janvier 2019




Le stress oxydatif
La série d’articles qui s’ouvre cette année exige un minimum de connaissance en biochimie pour bien l’assimiler et dans le but de permettre au lecteur Lambda de tourner sur la même orbite que moi, je vais user d’un langage profane à la portée de tous pour ne pas prêcher dans le désert. Plus loin, je pourrais omettre à dessein certaines informations afin d’éviter les conflits d’intérêt avec certaines corporations.
 L’évolution récente de la médecine en rapport avec la nutrition accorde une importance de plus en plus grande aux antioxydants comme une nouvelle piste pour juguler les dégâts causés par les maladies métaboliques d’une part et ralentir le processus du vieillissement des cellules d’autre part. Nous parlerons successivement des radicaux libres, des antioxydants et pour conclure avec le stress oxydatif. Nous reviendrons plus tard dans notre biotope, Centrafrique, pays des merveilles pour vous éclairer sur son immense richesse floristique et les possibilités d’exploitation rationnelle de ces ressources quasi gratuites  en vue de prévenir  plusieurs maladies tant redoutées comme le cancer, le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les affections dégénératives, le déclin prématuré des fonctions cognitives et tant d’autres.

1. Les radicaux libres. 
Dans le fonctionnement normal de l’organisme, la respiration et les multiples activités métaboliques génèrent des produits toxiques et nuisibles à la santé. Ces sous-produits  sont appelés Reactive Oxygen Species (ROS), en français Espèces Réactives de l’Oxygène (ERO) et mieux connus sous le nom de radicaux libres.

Alors, voyons le mécanise qui est à l’origine de ce phénomène. Un atome ou une molécule est électriquement neutre et stable. Dès que cet atome perd un électron ou en reçoit un autre de plus, il devient chargé positivement ou négativement. C’est ici que le problème commence. Au cours de la respiration, il arrive parfois que l’oxygène, pourtant indispensable pour la vie, oxyde une cellule au sein d’un tissus, produisant du coup une ROS, un radical libre. Il s’agit ici d’un atome ayant un électron non apparié sur la couche périphérique ou une molécule comportant un atome chargé positivement. Cette particule portant la charge électrique devient du coup hautement réactive et mobile, se comportant exactement comme une balle perdue fonçant brutalement  sur tout ce qui se dresse sur sa trajectoire. C’est dans ce contexte que ces particules entrent en collision avec les tissus à travers  les structures macromoléculaires, notamment les protéines, lipides, glucides et voire l’ADN, tous entrant dans la composition de la cellule. A l’issue de la réaction brutale entre le radical libre et la molécule cible, la cellule en sort déstructurée, donc endommagée : une cause potentielle de la maladie est créée. S’agissant de l’attaque de l’ADN, vous comprendrez aisément qu’une mutation va ipso facto survenir et, avec son corollaire, le cancer ! Les conséquences des dégâts occasionnés par les radicaux libres seront développées au troisième point, le stress oxydatif où nous ferons la synthèse des enjeux et leur impact sur la santé.
Où se déroule ce phénomène dans nos corps? Pas besoin d’aller très loin pour voir les champs de bataille. Déjà sur la peau lorsque nous nous exposons longtemps au soleil. La peau subit l’action oxydative des rayons UV et l’ADN,  les protéines et les lipides des membranes cellulaires peuvent à la longue être endommagés. Conséquence, risque de cancer de la peau, vieillissement prématuré de la peau (rides ou l’assombrissement de la teinte). En fait, les radicaux libres s’en prennent aux cellules de tous les organes du corps et  aucune zone n’est épargnée par leur incursion : le sang, le cerveau, les tissus de tous les appareils impliqués dans le fonctionnement du corps.

Sources des radicaux libres.
 Les activités, le mode de vie et l’environnement peuvent être sources des radicaux libres, surtout dans le monde moderne soumis à une course effrénée pour le gain :
§  Le tabagisme : la fumée de cigarette contient 4000 espèces chimiques dont plusieurs avec des propriétés oxydantes.
§  Alcool :
§  Exposition prolongées au rayonnement solaire.
§  Pollution atmosphérique: produits chimiques, métaux lourds, trafic intense (gaz de combustion).
§  Diverses radiations : radiothérapie, imagerie médicale.
§  Activités physiques intenses (athlétisme).
§  Intense médication.
§  Stress, dépression et manque de sommeil.
§  Certains états pathologiques: l’hyperglycémie, l’hypercholestérolémie et les dépôts adipeux sont des terrains favorables pour la génération des radicaux libres.
§  L’âge : à partir de 65 ans, le corps humain est enclin à produire assez facilement les radicaux libres, renforçant progressivement la sénilité.
§  Certains groupes d’aliments sont susceptibles de favoriser indirectement la production des radicaux libres mais nous resterons muet à ce sujet de peur de heurter la susceptibilité de certains groupes d’intérêt.

Le paradoxe des radicaux libres.        
De même que DIEU recourt parfois à Satan ou aux démons pour parvenir à ses fins, les radicaux libres sont des particules tueuses des cellules cancéreuses et peuvent être mobilisées à cette fin. Cette heureuse coïncidence est mise à contribution par la radiothérapie. En effet, les cellules cancéreuses sont plus fragiles que les cellules saines ou normales. Ainsi, en bombardant une zone bien ciblée abritant la tumeur, plusieurs radicaux libres sont générés et vont détruire les cellules cancéreuses formant la tumeur se trouvant à proximité. Par ailleurs, le corps produit les radicaux libres initialement  pour la défense de l’organisme contre les agents pathogènes (bactérie, virus), renforçant ainsi la phagocytose en venant en rescousse au globule blanc. Malheureusement les radicaux libres font plus de mal que de bien.
Tous mes meilleurs vœux de santé de fer aux lecteurs qui vont bientôt apprendre à se nourrir correctement.

Post scriptum. Tout lecteur est libre de diffuser cet article dans son cercle. Pour les chercheurs ou étudiants désireux d’exploiter certains aspects, il serait prudent de me demander les références que je donnerai avec plaisir.